Capcom n'a pas dit son dernier mot en matière de jeux d'action violents et de combats brutaux. La preuve avec cette adaptation du célèbre comics Heavy Metal, tout droit issue de l'arcade. Hélas ! Le soft est loin de procurer des frissons de plaisir, et c'est uniquement l'ennui qui s'installe après seulement quelques minutes de jeu. Voilà en tout cas un titre qui ferait presque passer Spawn pour une oeuvre d'art.
Après les deux opus de Power Stone et une adaptation relativement moyenne de l'univers de Spawn, Capcom persiste dans une catégorie que les possesseurs de Dreamcast commencent sans doute à connaître un peu trop bien. Généralement issus de l'arcade, ces titres d'action ultra bourrins sont encore aujourd'hui loin de faire l'unanimité auprès des possesseurs de consoles, et si Outtrigger pouvait encore assurer un certain plaisir de jeu dans le domaine du Quake-like à la troisième personne, Heavy Metal Geomatrix ne laisse quant à lui pas l'ombre d'un doute sur sa médiocrité. Conçu comme un mélange de Quake-like et de baston 3D, Heavy Metal Geomatrix se présente comme une succession de duels farouches entre une douzaine de combattants issus de l'univers violent des comic books Heavy Metal. L'ensemble de ces nano-guerriers est réparti en 4 équipes : les 818 Stompers, la 911 Elite Team, la 707 Metal Heads Team, et enfin les terribles 323 Agents. Tous possèdent des caractéristiques qui leur sont propres, mais le gameplay n'est malheureusement pas suffisamment technique pour que l'on puisse réellement en tirer partie.
L'univers d'Heavy Metal Geomatrix se situe dans un futur cyberpunk dominé par les machines. Créés par des légions de robots à partir de restes de cellules humaines, les nano-guerriers sont les derniers représentants de la race humaine et n'ont plus d'autre recours que de se battre pour survivre. A l'instar du comics, le jeu s'adresse à un public résolument adulte, même si le jeu reste quand même relativement sobre, d'autant qu'il est possible de paramétrer le niveau de violence des combats. Mais que les fans ne se laissent pas duper par l'air faussement dynamique de ce titre et par l'excellente qualité de sa bande-son, car le soft ne renferme au final qu'un intérêt tout relatif.
Au vu du maigre contenu proposé par cet Heavy Metal Geomatrix, c'est par le mode Arcade qu'il convient de commencer. Vous choisissez un élu parmi les douze combattants disponibles et vous voilà parti pour une succession de duels en deux rounds gagnants, à l'instar de n'importe quel jeu de baston. La différence, c'est que les combats se présentent ici plutôt comme une sorte de deathmatch à la troisième personne, où les combattants se tirent dessus à tout bout de champ dans des arènes plus vastes que celles des jeux de baston traditionnels. Très vite, les nombreux défauts de gameplay surgissent de façon évidente dans l'esprit du joueur consterné par la lenteur extrême des sauts et des déplacements. Seule petite consolation dans la prise en main : il est possible d'effectuer un dash pour esquiver partiellement les attaques ennemies. Mais la manoeuvre se révèle bien souvent largement insuffisante pour éviter l'avalanche de missiles qui vous tombent dessus à chaque instant. Autre problème majeur, la vue est impossible à recentrer, ce qui fait que l'on n'a jamais une vision globale de l'action.
Un défaut qui s'avère surtout gênant en mode Chaosmatrix où l'espace de jeu est relativement restreint. Un mode qui constitue tout de même le second tiers du contenu de ce titre et qui se présente en fait comme une succession de challenges dans des environnements virtuels restreints où le but consiste à récupérer un certain nombre de clés avant de trouver la sortie, en éliminant au passage tous les ennemis présents dans la zone. Quel que soit le mode de jeu choisi, on ne peut que déplorer l'absence d'une réelle commande d'esquive ou de parade, et le manque de précision dans le gameplay. Les combats deviennent ni plus ni moins qu'une interminable course à l'armement, sachant qu'il est possible de combattre aussi bien au corps à corps qu'à distance. L'armement proposé est tout juste phénoménal, allant du sabre au fusil en passant par le pistolet, les mines, les pièges, le lance-grenades, le lance-flammes et le lance-missiles (le jeu passe alors carrément en vue de dessus pour vous permettre de viser directement la trajectoire de votre adversaire à qui il ne restera aucune chance de survie). Les options apparaissent aléatoirement dans la zone de jeu, mais la zone délimitée pour s'emparer des items n'est pas assez grande, et l'on perd inutilement du temps à essayer de se repositionner correctement pour saisir une arme sans prendre celle d'à côté.
On se lasse vite de tous ces affrontements injouables qui virent la plupart du temps au pugilat, surtout lorsqu'il faut se défaire de plusieurs adversaires simultanément dans une même arène. Enfin, le dernier mode de jeu est bien entendu le mode deux joueurs en écran splitté, mais là encore, le jeu déçoit puisque seul un mode Versus est proposé. Exit, donc, le Tag Battle et le jeu à quatre qui avaient été initialement annoncés. Le bilan n'est donc pas très fameux pour Heavy Metal Geomatrix. Dans le même genre et sur la même machine, Spawn était autrement plus jouissif. C'est dire...
- Graphismes12/20
On est très loin de la qualité visuelle de Spawn sur la même machine. Les environnements sont partiellement destructibles mais ils manquent de détails et ne possèdent aucune originalité.
- Jouabilité8/20
Les angles de caméra et la lenteur des déplacements rendent les combats beaucoup trop confus. On se lasse rapidement de courir chercher des armes qui apparaissent aléatoirement aux quatre coins de l'arène. Les attaques spéciales et les esquives avec le dash ne suffisent pas à rendre intéressant un gameplay déjà extrêmement répétitif.
- Durée de vie8/20
Un contenu beaucoup trop maigre pour des parties qui peinent à se renouveler. On se lasse très rapidement, d'autant que le multijoueur se limite uniquement à un mode Versus à 2 joueurs en écran splitté.
- Bande son15/20
Une bande-son qui décape avec des compositions inédites de Megadeth, Halford ou encore Corrosion of Conformity. Un régal pour les amateurs du genre.
- Scénario/
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Capcom s'appuie uniquement sur une licence juteuse pour commercialiser un titre totalement vide d'intérêt. Les combats sont trop lents et trop confus pour être réellement jouables. Les fans n'auront que la bande-son pour se consoler d'avoir acheté ce titre.