Le jeu officiel des JO de Salt Lake City ne sera pas un luxe destiné aux seuls possesseurs de PC et de consoles de salon. Les inconditionnels de la Gameboy Advance auront droit également à leur mouture portable de Salt Lake 2002, et ça n'est pas forcément une bonne nouvelle...
Non, car ce titre risque de générer davantage de frustration que de satisfaction auprès des joueurs qui auront pris le risque d'acquérir ce soft. Il faut dire que si le titre en question n'était pas particulièrement brillant sur PC et Playstation 2, il l'est encore moins sur la portable de Nintendo. Pour ceux qui hésiteraient encore entre Salt Lake 2002 et ESPN International Winter Sports, il ne fait aucun doute que c'est le soft de Konami qui sort vainqueur de cette confrontation indirecte, et ce malgré l'absence de la licence officielle. D'un point de vue purement ludique, Salt Lake 2002 a encore bien du mal à convaincre, d'autant que le contenu de ce titre avoue d'entrée ses limites avec seulement 6 disciplines olympiques contre 10 pour le soft de Konami. Et pour ceux qui croiraient que les concepteurs du jeu ont préféré faire ce choix afin d'approfondir le gameplay des épreuves proposées, qu'ils se détrompent tout de suite. Dans Salt Lake 2002, on cherche vainement l'intérêt et le plaisir de jeu, et on le cherche toujours une fois la cartouche définitivement rangée au fond d'un tiroir.
Vous voulez des arguments ? En voici. Tout d'abord le jeu commence très mal avec une interface, un contenu et une réalisation qui sont liés par un même dénominateur commun : le minimalisme. Là où le titre de Konami visait juste en indiquant systématiquement la démarche à suivre pour chaque épreuve, le titre d'Eidos n'offre pas le moindre tutorial ni la moindre indication sur le fonctionnement des différents challenges. Le gameplay s'en retrouve du coup bêtement alourdi, et le joueur se voit dans l'obligation de recourir à la notice afin de connaître les commandes de base du jeu. Du point de vue de la réalisation, le constat est le même et l'exemple similaire : la plupart des épreuves brillent par le manque d'efficacité de l'angle de vue proposé, quant aux traces dans la poudreuse et les reflets sur la glace ils sont inexistants.
Plus précisément, aucune des six disciplines proposées ne parvient à susciter le moindre intérêt ni le moindre plaisir ludique. Qu'il s'agisse de la descente, du slalom ou du snowboard, l'angle de vue choisi est pénalisant, l'impression de vitesse est inexistante et les contrôles ne restituent pas vraiment ce que doivent être les mouvements du skieur. Quant au bobsleigh, il est impossible de basculer hors du rail et l'interactivité est ici complètement fictive. C'est pire encore pour le saut à ski où votre performance est prise en compte même si vous vous loupez lamentablement à la réception. Du coup, il est possible de se retrouver sur le podium alors que l'on n'a même pas été fichu de retomber sur ses skis et que l'on n'a rien contrôlé pendant le saut. On est bien loin des challenges fun et des combinaisons « réflexes » de Winter Sports.
Mais le jeu recèle bien une petite curiosité qui aurait pu permettre au soft de se démarquer de son concurrent en apportant une touche d'originalité à cette débauche de médiocrité. L'épreuve de ski acrobatique, présente sur les versions PS2 et PC de Salt Lake 2002, se voit en effet ici remplacée par un tournoi de curling, une discipline représentée depuis peu aux JO d'Hiver. L'épreuve se déroule en quatre manches interminables mais pas complètement dénuées d'intérêt, même si ça reste quand même très soporifique et vite lassant. Précisons pour finir que la cartouche autorise le jeu à quatre alternativement pour toutes les disciplines du jeu. Malgré tout, cela ne suffira pas à renouveler l'intérêt de ce titre qui est loin d'être à la hauteur de l'événement dont il reprend la licence.
- Graphismes10/20
Le soft affiche le minimum en terme de couleurs, de détails et d'effets spéciaux. Le rendu visuel se révèle du coup vraiment limité.
- Jouabilité10/20
Des épreuves peu nombreuses et qui manquent cruellement d'intérêt. Les commandes ne sont pas toujours appropriées, et le plaisir de jeu est inexistant.
- Durée de vie8/20
Un jeu sur lequel on ne revient pas, malgré la présence de l'option quatre joueurs, à cause de son absence de fun et d'intérêt.
- Bande son7/20
Absence totale de musique pendant les épreuves, bruitages pas du tout crédibles.
- Scénario/
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Salt Lake 2002 se place clairement en-dessous de ESPN International Winter Sports de Konami sur le même support. Le titre d'Eidos souffre d'un manque d'épreuves évident et d'un gameplay très limité qui ne procure aucun plaisir de jeu. Si vous cherchez à tout prix un soft reprenant le contexte des JO d'Hiver, tournez-vous plutôt vers le titre de Konami qui propose des épreuves beaucoup plus intéressantes et ludiques, le tout étant d'ailleurs largement mieux réalisé.