2002 sera marquée par plusieurs événements majeurs. Outre la Coupe du monde de football et la deuxième saison de Loft Story, c'est cette année qu'auront lieu les Jeux Olympiques d'hiver à Salt Lake City, la très mormonesque ville américaine. Ayant acquit les droits de cette fête sportive, Eidos a regroupé quelques unes des disciplines officielles dans un titre malheureusement très décevant.
Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais les jeux de ski se sont faits très discrets ces dernières années. A bien y réfléchir, le dernier doit sûrement remonter à Nagano, en 1998, c'est dire ! Et oui, alors que les jeux de snowboard ou même de moto-neiges se répandent comme des petits pains, les titres de ski purs et durs se comptent sur les doigts d'une main ! Vous comprenez peut-être mieux maintenant avec quelle impatience nous pouvions attendre ce Salt Lake 2002. Aujourd'hui alors que nous l'avons enfin entre les mimines, on se dit que si c'est pour avoir des titres si moyens, mieux vaut ne pas en avoir du tout. Wouah, comme j'y vais fort en début de test !
Sur toutes les disciplines représentées dans la compétition, Eidos en a retenu 6. Un nombre qui parait déjà bien faible face aux 78 de la réalité, mais passons... Sont donc présents : la descente messieurs, le slalom dames, le saut acrobatique dames, le saut à ski K120 messieurs, le bobsleigh à 2 messieurs et le snowboard slalom géant parallèle messieurs. Même si toutes les épreuves diffèrent les unes des autres, elles ont toutes en commun un manque de sensations évident. Aucune impression de vitesse dans la descente (ni à bord du bobsleigh d'ailleurs), pas de vertige lors du saut à ski et je ne parle même pas des autres disciplines, plus molles les unes que les autres.
Au niveau de la jouabilité, Lac Salé 2002 ne s'embarrasse pas d'un trop grand nombre de touches. Une ou deux par épreuve, c'est amplement suffisant. Ainsi, en descente ou en snowboard on peut s'accroupir pour gagner de la vitesse et en slalom on peut pivoter pour passer les portes. Pour le saut K120, il faudra bouger ses skis pour les maintenir parallèles et lors de sa variante acrobatique, il s'agira de reproduire des combinaisons de touches affichées à l'écran. Enfin, pour le bobsleigh, le martelage de clavier sera de rigueur pour pousser l'engin. La jouabilité à beau être d'une simplicité enfantine, elle n'est pas pour autant efficace. En effet, les sportifs réagissent « trop bien » à nos sollicitations, du coup ils tournent trop sèchement dans les virages, de façon peu réalistes.
D'autres détails, d'ordre graphique cette fois, nous ont aussi un peu gênés. Pourquoi les skieurs de descente laissent-ils de telles tranchées dans la neige ? Ne sont-ils pas supposés évoluer sur des pistes damées ? Pour rester sur l'aspect esthétique du jeu, on peut aussi signaler que seules les plus grosses configs pourront supporter Salt Lake en affichant un niveau de détails satisfaisant. Les machines plus faibles devront, elles, se contenter d'une modélisation plus grossière des environnements et des skieurs si elles ne veulent pas avoir à subir une animation saccadée. Pour ce qui est des modes de jeu, Salt Lake n'offre que le strict minimum. Un mode Olympique dans lequel les épreuves s'enchaînent pour gagner des médailles, un mode Tournoi où il faut disputer plusieurs manches successives d'une même épreuve, un mode libre (sorte d'entraînement) et un mode classique. Mis à part ce dernier, tous peuvent être disputés à plusieurs (jusqu'à 4 participants). Le snowboard pouvant même être pratiqué à deux en même temps en écran splitté. Si les modes sont en nombre restreint, les parcours le sont malheureusement aussi et il n'existe qu'une seule piste pour chaque épreuve. Plutôt léger, n'est-ce-pas ? Si tous les parcours reprennent les tracés officiels, on se demande bien pourquoi Eidos n'en a pas créé de nouveaux, histoire de prolonger la durée de vie déjà bien faible. Bref, Salt Lake 2002 est une belle déception pour tous les amateurs de ski. Espérons simplement que les Jeux Olympiques, les vrais, soient plus passionnants et plus dynamiques que cette version servie par Eidos, pas très en forme sur ce coup-là.
- Graphismes13/20
Une grosse configuration est indispensable pour obtenir un niveau de détail convenable. Mais même ainsi, le jeu n'est pas très beau. Les sportifs ne sont pas toujours bien proportionnés et leurs animations font plus rire qu'autres chose. Les environnements sont déjà plus réussis et il est possible de choisir les conditions météorologiques avant les épreuves.
- Jouabilité13/20
La maniabilité varie bien entendu selon les disciplines. Si tout va bien lors des sauts et du bobsleigh, c'est déjà plus délicat pour les épreuves de descente.
- Durée de vie10/20
Trop peu de pistes et de modes de jeu différents nuisent grandement à la longévité du titre. Malgré la présence de plusieurs niveaux de difficulté, on en fait rapidement le tour. Même en multijoueur, on s'ennuie ferme...
- Bande son13/20
Lors des épreuves Olympiques et des tournois, on a droit à des commentaires aussi répétitifs qu'inutiles. Heureusement, on peut les désactiver. Notez quelques bruitages assez sympa comme le souffle du skieur en vue à la première personne (descente uniquement) et les pâles de l'hélicoptère pour la vue aérienne. Le reste de l'ambiance sonore passe assez inaperçu avec des musiques de « djeun's ».
- Scénario/
Trop peu d'épreuves, une réalisation graphique très gourmande et pas toujours du meilleur ton, une jouabilité mal réglée... Ce Lac Salé a décidément un goût bien amer !