Creatures, le fameux simulateur de vie artificielle, arrive enfin sur Gameboy Advance, et force est de constater que le soft semble ne jamais avoir été aussi à l'aise que sur ce support. La GBA se prêt en effet à merveille à ce genre de titres auxquels on peut subitement avoir envie de jouer dans les lieux et aux moments les plus incongrus. Et puis, quoi de mieux qu'une console portable pour s'occuper l'esprit en développant sa petite communauté lorsqu'on a une minute ou deux ?
Le concept de Creatures n'est plus tout jeune, puisque les PCistes en sont déjà à la troisième version du jeu alors que le soft investit pour la première fois nos consoles. Après la Playstation, c'est la GBA qui est à l'honneur, avec une version quasiment identique, pas très novatrice donc, mais plutôt soignée et idéale pour le support portable. Comme vous le savez peut-être, le jeu vous donne la lourde responsabilité de faire vivre toute une communauté de créatures bizarres, les Norns : des espèces de Mogwaïs adorables mais souvent indisciplinés.
Le soft se présente donc comme une sorte de gestion de vie artificielle dans un univers naïf à souhait, dont la principale originalité est que le comportement des créatures dont vous avez la charge n'est pas préprogrammé, mais il est fonction de chacune de vos actions et de vos décisions. Le seul moyen de faire évoluer le comportement des Norns dans le bon sens est de les féliciter ou de les punir à chaque fois qu'ils obéissent ou désobéissent, de manière à ce qu'ils comprennent ce qu'il faut faire et ce qu'il ne faut pas faire. Dans la pratique, vous dirigez la fée Marela qui peut interagir directement avec les créatures et leur environnement. Histoire de ne pas surcharger inutilement l'écran de la Gameboy Advance, les nombreuses statistiques qui vous seront nécessaires pour faire évoluer votre communauté n'apparaissent pas directement à l'image, mais doivent être consultées directement dans le sous-menu. La tâche est parfois un peu fastidieuse lorsque l'on désire consulter rapidement les informations diverses pour chaque créature, mais l'interface a le mérite d'être assez claire. Les textes sont évidemment entièrement traduits en français.
Quant aux tâches que vous pourrez effectuer, elles sont aussi nombreuses que diversifiées. Vous pourrez par exemple les nourrir, les divertir avec toutes sortes de jouets, leur apprendre ce qui est bon à manger et ce qui est dangereux, ce qui est bien et ce qui est mal. Vous pourrez également leur indiquer un endroit où aller et leur donner des ordres simples même s'ils ne sont pas toujours d'accord pour les exécuter, et surtout faire en sorte qu'ils s'entendent bien entre eux pour avoir une chance d'assister à de nouvelles naissances. Mais les Norns ne retiennent pas tout du premier coup et il faudra souvent faire preuve de beaucoup de patience avant de les voir se comporter comme le veut la logique.
Attention toutefois, car les Norns n'apprennent pas seulement de Marela ! Leur comportement peut aussi se dégrader s'ils ont des contacts avec des Norns moins bien éduqués. Encore plus fort : certains Norns peuvent être atteints de problèmes d'ordre héréditaire, auquel cas il est déconseillé de les utiliser pour la reproduction sous peine de se retrouver avec d'autres victimes de la maladie. Tantôt capricieux, paresseux, méchants ou trop envahissants, les Norns sont des têtes à claque qu'il vaut mieux ne pas trop brutaliser sous peine de les voir dépérir. Et puis vous trouverez toujours le moyen de les consoler pour vous sentir finalement étrangement heureux de les voir à nouveau gambader à droite à gauche et de comprendre leur langage fait de bredouillements et de cris. Après deux heures de jeu et une bonne cinquantaine de paires de claques distribuées à tout va, on se dit qu'on les déteste et qu'on ne rejouera jamais à ce jeu. Et puis on se surprend à y retourner inlassablement pour assister à quelques naissances de plus et découvrir de nouveaux environnements.
Car une fois que votre communauté sera devenue relativement autonome et suffisamment nombreuse, vous serez récompensé par la possibilité d'emmener deux d'entre eux sur un nouveau monde plus hostile en empruntant une porte de téléportation. Vous pourrez tout de même revenir dans le monde précédent pour vous occuper des Norns qui y sont restés si vous le désirez. Creatures ne comporte pas de mode multijoueur, mais il offre la possibilité d'échanger des Norns via le câble link à condition que chaque joueur possède un exemplaire du jeu. Si Creatures n'est pas le soft le plus impressionnant sur GBA, il s'avère tout simplement idéal pour ce support. C'est exactement le genre de jeu auquel on peut avoir envie de jouer n'importe où, parfois seulement quelques minutes pour passer le temps, et puis les heures s'écoulent sans vous prévenir et vous vous retrouvez deux heures plus tard toujours en train de prendre soin de votre petit monde. L'élément addictif réside dans le fait que vous aurez toujours une multitude de choses à faire, puisque plus votre population augmente, plus vous avez de paramètres à gérer. Evidemment, les allergiques aux tamagochi n'y verront pas beaucoup d'intérêt, mais les plus jeunes devraient rapidement accrocher à ce titre qui parvient à se démarquer des autres productions sur consoles.
- Graphismes13/20
Une réalisation à peu près équivalente à celle de la version PSX si ce n'est que l'écran a été déchargé des statistiques qui ne pourront être consultées que via le sous-menu. L'atmosphère est toujours aussi naïve.
- Jouabilité15/20
La présence d'un intermédiaire entre le joueur et les Norns (la fée Marela) résout le problème de la gestion d'un curseur. Les menus sont clairs et le jeu rapidement prenant car la vigilance du joueur est constamment sollicitée.
- Durée de vie14/20
Si le concept est assez prenant, seuls les plus motivés continueront à jouer une fois la surprise passée. Ne serait-ce que pour découvrir les autres mondes et ne pas laisser mourir sa population.
- Bande son11/20
L'environnement sonore est un peu inexistant, hormis les bredouillements des Norns.
- Scénario/
-
Une conversion sans surprise mais qui convient parfaitement au support GBA. La plupart des joueurs seront curieux de découvrir comment faire évoluer leurs propres créatures, et les plus jeunes risquent d'être happés par le concept de cette vie artificielle. Les moins patients n'y trouveront, par contre, qu'ennui et exaspération.