On le sait, les jeux de réflexion conviennent parfaitement au support Gameboy Color, et quand un titre se présente en plus avec une réalisation soignée, un concept original et un habile mélange de genres, c'est le succès assuré. Dans le cas de Wendy, si à priori toutes ces conditions sont parfaitement remplies, il y a tout de même quelque chose qui coince.
Wendy, ce nom ne vous dit peut-être rien mais il s'agit pourtant d'un personnage bien connu sur le petit écran. Cette jeune fille vêtue de rouge qui prête son nom au jeu n'est autre que cette petite sorcière espiègle que l'on a notamment pu voir aux côtés de Casper le fantôme, et qui chevauche un balai magique. Représentée ici façon cartoon, la petite peste vient de commettre l'irréparable en libérant quatre pierres magiques soigneusement enfermées dans un coffre scellé. Une bévue de taille puisque les quatre Pierres de Lune dont il est question n'étaient autre que des reliques qui maintenaient l'équilibre du monde. C'est à ce moment précis que vous intervenez pour tenter de remettre de l'ordre dans un monde où le mot gravité n'a plus beaucoup de signification.
L'essentiel du jeu va donc reposer principalement sur cette double gravité, une force gravitationnelle qui fonctionne à double-sens et qui va permettre à Wendy d'évoluer au plafond aussi facilement que sur le sol. Le jeu se présente sous la forme d'un mélange de plate-forme et de réflexion, et se déroule intégralement dans le château de Moon Stone. Un manoir infesté par des monstres plutôt étranges puisqu'ils sont capables, chacun à leur façon, de tirer partie de la gravité. Si les capacités de Wendy confèrent au titre un côté plate-forme non négligeable (l'héroïne est capable de sauter et de tirer des salves de sa baguette magique), le design complexe des différents niveaux assure une progression basée sur la réflexion. On s'aperçoit très vite à quel point le concept fonctionne bien et donne au jeu une dimension et des possibilités décuplées par rapport aux autres jeux de plate-forme habituels. Wendy doit bien souvent palier la faiblesse de ses sauts par la possibilité qui lui est offerte de pouvoir marcher au plafond et y évoluer de la même façon que sur le plancher. Il faudra s'habituer rapidement à effectuer des sauts à l'envers et s'accrocher dans les endroits les plus invraisemblables pour se frayer un chemin dans les labyrinthes des niveaux.
Mais ce n'est pas seulement l'architecture des niveaux qui complexifie la progression pour donner lieu parfois à de vrais casse-têtes, ce sont également les ennemis qui, par leurs réactions face aux multiples changements de gravité, achèveront de rendre votre tâche encore plus ardue. Il faudra par conséquent bien connaître leurs réactions pour anticiper la chute de ceux qui ne résistent pas aux changements de gravité, prévoir la panique de ceux qui foncent vers vous à chaque inversion et même se servir de certains d'entre eux comme plates-formes de fortune pour passer certains passages délicats.
Bref, après une petite dizaine de niveaux, on se dit que Wendy est génial et on s'impatiente de voir ce que nous réservent les niveaux suivants. C'est justement à ce moment-là que l'on se retrouve face à un boss bien étrange qui fera appel à toute votre perspicacité avant de s'avouer vaincu. Puis viennent les crédits de fin de jeu. Hé oui ! Wendy, c'est seulement 12 niveaux de pur bonheur, 12 challenges que l'on découvre avec la curiosité du joueur avide de nouveaux concepts, mais que l'on boucle en moins de deux heures. Certes, le jeu se destine au jeune public et comporte deux modes de difficulté, mais ça fait tout de même un peu cher l'heure de jeu.
Les possesseurs de Gameboy Advance pourront tout de même profiter de trois niveaux inédits en insérant la cartouche dans leur console et en passant par le menu Advance World. Ils y découvriront des tableaux un peu plus étoffés visuellement et nettement plus compliqués que ceux proposés dans le mode normal, mais cela ne décuple en rien la longévité du jeu. En somme, si ce titre avait comporté davantage de niveaux, plus de boss et de stages bonus, peut-être eut-il atteint son but en devenant l'incontournable de la GBC qu'il prétendait être. Au lieu de cela, Wendy est juste un titre particulièrement sympathique et original, mais il ne propose pas suffisamment de challenges pour satisfaire même un public très jeune.
- Graphismes15/20
Une réalisation très soignée et parfaitement lisible malgré la complexité de certains niveaux. Les sprites sont de taille raisonnable et l'humour est tout à fait palpable. Trois niveaux inédits à essayer sur Gameboy Advance.
- Jouabilité17/20
Un gameplay qui fonctionne comme pour la plupart des jeux de plate-forme, avec en plus un soupçon de réflexion non négligeable qu'entraînent les incessants changements de gravité. Des niveaux bonus de type shoot'em-up lorsque Wendy est sur son balai, et un système de tir upgradable sur quatre puissances de tir.
- Durée de vie7/20
12 petits niveaux que l'on boucle en moins de deux heures, un seul boss, quatre stages bonus et trois levels inédits jouables sur GBA. Le système de mots de passe est bien pratique mais abrège encore plus la longévité du jeu.
- Bande son15/20
Des thèmes qui s'imposent parfois pour laisser entendre des mélodies sympathiques que l'on a plaisir à écouter et qui collent bien à l'atmosphère sombre mais drôle de ce titre.
- Scénario12/20
L'histoire n'évolue en aucune façon pendant le jeu. Les plus jeunes apprécieront de retrouver le personnage de Wendy. TDK devrait devrait éditer prochainement d'autres titre mettant en scène l'apprentie sorcière sur les autres supports de jeu.
Un titre très original et qui aurait pu obtenir une bien meilleure note s'il avait su proposer un challenge à la hauteur. Les niveaux sont peu nombreux et le plaisir de courte durée, même si le concept de Wendy est aussi intelligent qu'il est efficace.