Seulement voilà, les différents opus de Worms se sont multipliés depuis le succès incontesté du premier épisode, et même si la recette est toujours aussi efficace, on aimerait goûter à présent à quelque chose de plus novateur. Certes, Worms World Party propose le meilleur de la série avec moult gadgets inédits, mais le fond comme la forme restent les mêmes. Toujours le même but du jeu, le même concept délirant, le même gameplay, et les mêmes graphismes en 2D, certes vaguement améliorés, mais cela suffira-t-il pour faire craquer une fois de plus les fans de Worms et convertir les derniers joueurs épargnés par le phénomène ?

Pourquoi dans ce cas nous resservir une nouvelle soupe de Worms ? Tout simplement parce que cette nouvelle mouture possède la particularité de réunir des joueurs du monde entier, avec des missions jouables en ligne jusqu'à quatre et des tonnes de nouveautés en ce qui concerne le multijoueur. Pour 249 F, certains trouveront la chose un peu exagérée, d'autres se replongeront avec plaisir dans ces guerres de vers, mais cette sortie ne laissera pas indifférent. Pour sa défense, précisons que Worms est toujours l'un des jeux (le jeu ?) les plus amusants de ces dernières années. L'humour est omniprésent, surtout lorsque l'on a pris la peine de customiser ses propres parties. L'éditeur de niveau est d'une efficacité redoutable et permet des parties sans cesse renouvelées. Tout est paramétrable : des cris des Worms à leur nom, en passant par leur hymne de guerre et leur pierre tombale. Le mode entraînement se destinera plus à ceux qui souhaitent découvrir toutes les subtilités de Worms qu'aux novices qui voudraient découvrir le principe du jeu. La prise en main est en effet immédiate, et l'interface est on ne peut plus simple.

Les Worms disposent ici d'un arsenal encore plus conséquent que dans les précédents volets, et même si les icônes représentant les différents moyens d'action à votre disposition semblent assez explicites et simples d'utilisation, les mettre en pratique montrera qu'il n'en est rien. Malgré la simplicité du concept, parvenir à réaliser exactement le coup que l'on a en tête s'avère on ne peut moins évident, car il faut tenir compte des multiples paramètres susceptibles d'influer sur l'action. Outre le design tordu des différents tableaux, viendront s'emmêler la force du vent, les réactions en chaîne et autres effets imprévus, qui font que seuls les vieux de la vieille, ceux qui ont passé toutes leurs nuits blanches en compagnie d'autres fans de Worms, parviendront vraiment à maîtriser le jeu. Et encore, il subsiste toujours des facteurs incertains, une part de chance qui peut faire échouer lamentablement une action décisive et retourner une action contre celui qui en est l'auteur.

Et c'est justement ce qui fait la force de Worms. Une action un peu audacieuse qui ne se déroule pas comme prévu, et c'est l'hilarité générale. Car jouer seul à Worms n'a strictement aucun intérêt si ce n'est à perfectionner sa technique en vue de tournois contre des amis. A plusieurs, Worms devient LE jeu convivial, à l'instar de Bomberman, qui faisait lui, plus dans l'action frénétique que dans la réflexion. Et pour étendre l'emprise de Worms à l'échelle planétaire, les développeurs de Team 17 ont cette fois intégré plus de 40 nouvelles missions toutes jouables en ligne, et de nouveaux modes de jeu en multijoueur.

Cet opus de Worms ne propose donc de véritable évolution au niveau du gameplay, et se destine donc principalement aux fans absolus du soft de Team 17, ainsi qu'à ceux qui ne connaissent pas encore la recette Worms et se sentent un penchant particulier pour ces commandos de vers. Aucune hésitation à avoir, donc, pour peu que le principe vous tente, et que vous disposez d'amis aimant s'amuser ou d'accès internet. Les autres pourront ressortir leur Worms Armaggedon si la nostalgie les gagne subitement à la lecture de ce test, ce qui leur permettra de s'amuser tout autant en faisant quelques économies. Une chose est sûre, on a hâte de voir ce que donnera un Worms en 3D.