Le dernier long métrage des studios Disney mettant en scène les petites bêtes tachetées et leur impitoyable ennemie ne suffit pas à Cruella D'Enfer pour faire parler d'elle. La voici qui investit aussi le monde des jeux vidéo, et vu le nombre de supports sur lesquels ce titre est prévu, personne n'y échappera. Voici donc la version Playstation, qui, comme on pouvait facilement le présager, revisite une énième fois le monde surpeuplé de la plate-forme 3D.
Tout autre choix aurait été pour le moins surprenant pour un jeu à licence Disney qui s'adresse avant tout aux plus jeunes. Il ne faut donc pas s'attendre avec ce titre à un soft révolutionnaire susceptible de renouveler le genre, mais plutôt à un jeu simple et amusant, mais aussi très classique. Les 102 Dalmatiens ne pourront donc rivaliser en aucun cas avec les pointures du genre sur Playstation, mais réservent tout de même quelques bonnes surprises à ceux qui auront la chance de s'y essayer.
Vous voici donc dans la peau de l'un des tout derniers rejetons de la grande famille des dalmatiens. Détail qui aura son importance pour les plus jeunes amateurs du film : vous pouvez choisir de gambader aux côtés de Domino ou Prunelle, et même de changer de chiot à n'importe quel moment du jeu. Un détail tout de même assez anecdotique vu sous l'angle du joueur, puisque les deux chiots n'offrent qu'une différence visuelle, et que le gameplay ne subit aucune modification. Une fois ce cruel dilemme passé, c'est une aventure vaste et pleine d'humour qui s'engage pour une vingtaine de niveaux truffés de pièges et d'items à collecter. L'affreuse Cruella D'Enfer vous attendra en personne à plusieurs reprises, en guise de boss. Votre quête : libérer tous les autres petits dalmatiens capturés par la sorcière, qui les tient pour responsable des mauvaises ventes de ses jouets made in Cruella. Un scénario plutôt bancal, mais que l'on oublie vite une fois rentré dans le jeu.
A l'image du premier long métrage des 101 dalmatiens, on nage toujours dans un univers très british : Trafalgar Square, Picadilly Circus et Regent's Park serviront de toile de fond à vos acrobaties, et l'on ne s'étonnera pas de devoir escalader l'horloge de Big Ben, ou encore se faufiler dans le Royal Museum. Tous ces lieux rendent l'univers plus réaliste que ce que l'on trouve habituellement dans le domaine de la plate-forme, mais ne vous attendez pas non plus à voir votre chiot tacheté se faire écraser en traversant les rues de Picadilly : les bus rouges anglais stoppent net lorsque vous vous approchez, empêchant ainsi toute tentative de suicide ; c'est ça la magie Disney. L'animation des chiots est parfaite et leurs déplacements sur quatre pattes sont fluides et agréables. À aucun moment on ne reste bloqué contre un mur ; on glisse, on court, on saute de-ci de-là sans jamais rester bloqué. Les graphismes sont de qualité assez inégale selon les niveaux, tantôt pastels, tantôt très colorés, et pour certains étonnamment bien détaillés. Malheureusement, les bugs d'affichage sont vraiment flagrants : les objets qui apparaissent à travers les textures des murs sont du plus mauvais effet, et les graphismes sont polygonés à outrance.
L'action est rapide et bien rythmée, avec des animations multiples et amusantes. On prend plaisir à envoyer sur orbite les clowns sauteurs qui interpellent le joueur à tout bout de champ, et à se risquer à quelques cabrioles sur une rampe d'escalier ou dans une fontaine. Pourtant, le gameplay ne suit pas toujours lorsqu'il s'agit de garder un point de vue global sur l'action : la caméra ne se replace jamais automatiquement, et les plus jeunes découvrant la plate-forme risquent d'être un peu perturbés par cette vue qu'il faut sans cesse repositionner manuellement, sachant qu'il est impossible d'obtenir une vue éloignée ou même de diriger la caméra de haut en bas. Un comble pour un jeu de plate-forme, domaine dont on connaît l'importance de l'efficacité de la gestion des vues. Heureusement, les niveaux sont simples et d'une difficulté très progressive. Les alliés seront d'ailleurs nombreux pour vous aider dans votre progression, avec le perroquet Ventraterre qui fera office de sauvegarde, et toutes sortes de petits animaux sympathiques et généreux qui vous aideront à piéger les sbires de Cruella.
L'univers des 102 Dalmatiens est attachant et seule la terrible Cruella paraît vraiment abominable. Qu'ils s'agisse d'hélicos miniaturisés, de voitures téléguidées, de clowns sauteurs, ou de singes armés de cymbales, tous sont évitables la plupart du temps. L'aspect recherche/réflexion est réduit au strict minimum, et les phases de plate-forme demandent peu de précision. De plus, la collecte des os et autres items étant tout à fait facultative, les plus jeunes apprécieront de pouvoir traverser rapidement les niveaux dans un premier temps, pour tenter ensuite de les compléter à 100 , et ainsi sauver tous les chiots et débloquer toutes les vignettes.
Le soft propose également de nombreux mini-jeux jouables seul ou à plusieurs, proposant des challenges aussi variés que le minigolf, le jeu des paires, le slalom sur glace, le jeu de dames, et l'excellent jeu d'adresse qui consiste à conduire une bille au terme d'un labyrinthe mobile parsemé de trous en faisant basculer le plateau (presque aussi fun que le jeu d'origine). Ce soft n'est donc en aucun cas le jeu de plate-forme du siècle, mais possède cependant un réel charisme. N'oublions pas non plus que ce titre s'adresse uniquement aux plus jeunes, qui trouveront avec les 102 dalmatiens un jeu simple et amusant ; pas aussi indispensable qu'un Spyro, mais qui mérite cependant qu'on lui prête attention.
- Graphismes13/20
Très inégaux mais toujours bourrés de bugs d'affichage. Les animations très fluides, notamment pour les dalmatiens, sont bien détaillées et toujours pleines d'humour.
- Jouabilité13/20
Le maniement des dalmatiens est instinctif et donne un caractère dynamique à un gameplay qui souffre néanmoins de gros problèmes de caméras.
- Durée de vie14/20
Les vingt niveaux qui composent le jeu se terminent assez rapidement du fait de leur extrême facilité. On y revient avec plaisir pour trouver tous les secrets du jeu, d'autant que les mini-jeux sont tous fort sympathiques.
- Bande son12/20
Tout ce petit monde évolue sur une musique guillerette et un peu naïve, parfaitement dans le ton du jeu. L'atmosphère un peu niaise est quand même rapidement agaçante.
- Scénario12/20
Une histoire fidèle à celle du long métrage, mais qui reste au final assez bancale.
Un titre de plus dans l'univers un peu étouffant de la plate-forme 3D sur PSX. Ce soft souffre d'ailleurs de gros problèmes de caméras, mais son charisme et sa facilité lui permettront de se faire adopter sans problème par les plus jeunes.