Quelle déception... Je ne sais même pas si j'ai envie d'écrire cet article tellement mon intérêt pour la version PC de FF8 est inversement proportionnel à mon impatience de l'avoir dans mes mains... Bon, juste pour faire plaisir alors
Voici maintenant environ un an que FF8 a débarqué sur PSX au Japon et après une arrivée en fanfare sur la PlayStation en Europe, le tant attendu huitième opus daigne enfin montrer le bout de sa cinématique sur nos chers PC. Me frottant les mains et me remémorant avec plaisir la version PSX, j'ouvre avec délectation le blister... Bon déjà, ça démarre mal. Loin d'utiliser toute la belle puissance des PC actuels, la configuration vidéo ne m'offre que du 640x480... Yeurk. Squaresoft en serait donc resté à l'âge de pierre pour laisser un jeu aussi "esthétique" dans une résolution aussi faible ? Ne nous décourageons pas et avançons.
Sur le principe, FF8 version PC ne dénote pas d'une demi-mesure avec son original console. Vous êtes Squall Leonhart, jeune diplômé de la BGU (Balamb Garden University), une école de formation de mercenaires freelance. A partir de là se déroule un scénario tentaculaire et généreux en possibilités, le genre de scénario et d'univers dont seul Square a le secret et renouvelé à chaque épisode. Les composantes vitales à toute saga sont aussi là : grands méchants, rival amoureux et guerrier, jeune fille forte et fragile à la fois bref... La totale et de ce côté là, rien à redire . On y retrouve toutes les fameuses histoires parallèles découpées en multiples quêtes, les interrogations aussi métaphysiques que psychologiques qui étreignent nos héros tandis qu'une sinistre menace pèse sur le monde de plus en plus intensément... L'univers de Final Fantasy a gagné clairement en maturité puisque les personnages ont de vraies réactions, un comportement bien plus intelligent et fin, bref, ils sont bien plus humains.
La technique reste aussi la même que dans Final Fantasy 7, vos personnages entièrement en 3D évoluent dans des décors prérendus en 3D. L'intégration des personnages a maintenant atteint le stade supérieur car certaines cinématiques vont s'intercaler sans aucune coupure dans le jeu, donnant l'impression phénoménale d'assister à un film interactif de toute beauté. Et oui, fidèle à la tradition, Squaresoft a su remplir les 4 CD avec des séquences cinématiques d'une rare beauté. L'interface de ce Final Fantasy ne dépaysera pas les habitués et ceux-ci retrouveront tous les menus, sous-menus, fiches et tutoriaux. Les inventaires ressemblent étrangement à ceux de son grand frère et on retrouve un contrôle total sur la magie, les G-forces, aptitudes et autres caractéristiques et donc toute l'ambiance jeu de rôle. Dans son ensemble, le système de jeu reste exactement le même. Déplacements entre différents endroits clés à travers un atlas 3D de la planète. Aléatoirement des combats viennent émailler les parties d'exploration et vous avancez réellement dans l'histoire en tuant les boss et en discutant avec la multitude de personnages du jeu. Le système de magie a été complètement refondu dans un nouveau concept. Plus de points de magie ni de matéria mais maintenant, chaque personnage peut lancer autant de sorts qu'il veut. En fait, vous accumulez les sorts en les absorbant dans des sources de magie dans le jeu ou en les volant aux adversaires. Leur nombre est alors limité et vous devrez les utiliser avec parcimonie sous peine d'aller raffronter le monstre que vous aviez volé pour en récupérer. L'autre aspect concerne les Guardian Forces ou G-Force qui sont en gros une sorte de matéria d'invocation. Mais au-delà de ça, elles influencent votre personnage en vous gratifiant de bonus en rapport avec son statut sur vos caractéristiques attaques, pouvoirs spéciaux etc. Cette association avec votre ou vos G-Force peut se faire entièrement manuellement avec vos très nombreuses caractéristiques mais une option permet de le faire au mieux suivant la situation. En plus, toute cette magie est très facilement interchangeable entre les membres de votre groupe.
Voilà, les bonnes critiques s'arrêtent dès à présent et nous pouvons commencer à tirer à boulets rouges sur cette adaptation faiblarde. Graphiquement déjà, une seule bonne chose est à retenir de FF8, les combats. En effet, la multitude de sorts que vous pourrez balancer sur vos adversaires sont magnifiques, splendides et époustouflants, les effets utilisés sont beaux, à la pointe de ce qui se fait et vraiment variés. Pour le reste, on pourrait résumer le graphisme à un gros bof. Où est passée la finesse des décors de la version PSX ? A la poubelle, car l'adaptation a tout rasé sur son passage, ne laissant que des menus rapidement grossis, flous et à la lisibilité douteuse. Les animations sont devenues d'une lourdeur pachydermique, faisant ramer nos bons vieux PIII des familles pour faire courir Squall au ralenti... Les fameuses scènes en extérieur, sont toutes cubiques sans parler des quelques mais récurrents bugs qui émaillent ici et là les transitions ou mouvements. On se demande en fait comment SquareSoft peut passer autant de temps à peaufiner ses jeux sur PSX pour les bâcler autant sur PC... Honteux et indigne des ressources de la machine. Pour finir, on peut parler aussi des commandes qui sont par défaut une horreur pour toute personne normalement constituée. Et même après s'être acharné à les reconfigurer, les manipulations restent tout de même bien hasardeuses sans parler de la maniabilité plus que douteuse pour déplacer Squall dans les décors.
- Graphismes13/20
Une adaptation grotesque et peu respectueuse des capacités actuelles en manière d'esthétisme sur PC. Flou et lent, seuls les effets de la magie lors des combats valent le coup.
- Jouabilité12/20
Des commandes peu maniables et qui demandent bien trop d'entraînement. Heureusement que le tout est paramétrable mais ça reste encore bien balbutiant.
- Durée de vie18/20
Le scénario est toujours aussi long et ces combats toujours aussi incessants qu'aléatoires sans parler des sous-quêtes qui devraient vous tenir en haleine un petit bout de temps.
- Bande son14/20
Si les musiques des cinématiques sont restées correctes, les mélodies du jeu et divers bruitages semblent digitalisés à l'extrême.
- Scénario18/20
Ce qui sauvera FF8 sur PC de la déchéance. On retrouve un univers plus riche et plus mature avec la griffe de Square Soft en prime.
Déception ! O cruelle déception ! Voici ce que vous déclamerez sur votre rocher après avoir goûté à la magie frelatée de FF8 sur PC. Quasiment tout a disparu et il ne reste plus que les vestiges de ce superbe jeu. Snif.