Un pacte avec le Diable. A l'origine du mythe de Goethe, cette tentation suprême avec le malin a toujours fasciné notre imaginaire. C'est cette légende toujours d'actualité que se propose de nous faire vivre Cryo avec son dernier né du jeu d'aventure, Faust.
Dirigé par l'équipe de développement de Ring et de Pilgrim, Faust vous met à la place de Marcellus Faust, vieux gardien à la mémoire boiteuse d'un parc d'attractions désaffecté. Ce parc, Dreamland, fut fermé à la suite d'événements étranges et sombres. Alors que vous errez sans souvenir à travers les manèges déserts, un homme nommé Méphistophélès vous accoste. Il vous propose de mener 7 enquêtes à travers le parc d'attractions afin de découvrir la vérité sur les horreurs qui s'y sont déroulées. Vous acceptez. Le jeu se déroule en 7 parties qui ressemblent grossomodo à des épisodes de séries. En effet, chacun de ces chapitres possède un début et une fin et est accompagné d'un générique et d'une intrigue générale retrouvée dans les 7 parties du jeu. Dans chacun des épisodes, vous devrez comprendre les raisons des drames. Pour cela, vous avez une sorte de don de double vue qui vous permet, au contact d'objets ayant appartenu aux victimes comme aux bourreaux, de revivre une scène du passé. Ainsi, vous parviendrez petit à petit à reconstituer tous les morceaux du puzzle. De plus, Méphisto mettra toujours son grain de sel dans l'histoire en ponctuant les événements et en vous faisant entrevoir sa perfidie malsaine.
Au cours du jeu, vous obtenez l'accès à des mini-jeux comme un poker avec Méphisto ou un train fantôme à vive allure. Ces mini-jeux ne sont là que pour l'agrément et même s'ils sont marrants ou beaux à regarder, leur durée de vie ne dépasse pas les 5 minutes. Utilisant tout un tas de technologies destinées à améliorer l'aspect graphique de l'ensemble, Faust est splendide. Ainsi, le système d'exploration utilise le mode CINview qui permet de regarder à 360° tout autour de soi à des points fixes. Quoique déjà pas mal utilisé, je dois avouer que je ne me lasse pas de l'impression de liberté qu'il procure. Pour les cinématiques, Cryo a utilisé le moteur CINmovie qui balance jusqu'à 25 images secondes pour une fluidité de mouvement parfaite. Motioncapture et Lipsynch achèvent de donner aux personnages une impression de vie. Quand on sait que les cinématiques sont omniprésentes dans Faust, le résultat est vraiment joli.
Au niveau de l'aventure en elle-même, pas de grande révolution, l'action se résume à écouter, regarder et agir de temps en temps. Ainsi, des petites énigmes sont disséminées ça et là afin de vous faire vous creuser les méninges. Un inventaire permet d'utiliser des objets sur d'autres. Le curseur en forme de main changera de forme à l'approche d'un objet important pouvant être utilisé. Au final, Faust est assez dur et les amateurs d'énigmes en tout genre seront ravis.L'ambiance de Faust a été beaucoup travaillée pour que le joueur soit complètement immergé dans l'histoire. Chaque détail des décors est précis et Faust transpire une atmosphère glauque et dérangeante. Tous les personnages sont à moitié fou et votre santé mentale va en prendre un coup. Surtout que des éléments de surprise comme des flashs ou visions peuvent arriver n'importe quand. Mais le meilleur de Faust, pour l'ambiance, est clairement son environnement sonore. Les musiques sont prodigieuses et l'alliance avec Universal donne son meilleur. Au menu : John Lee Hooker, Stan Getz ou bien encore Marvin Gaye. C'est génial et l'aspect jazz/blues rend très bien avec l'univers graphique de Faust. Vraiment cool.
- Graphismes18/20
Cinématiques très détaillées en pagaille, immersion dans les décors grâce au moteur à 360°, le rendu graphique de Faust est beau et très bien fait. Tout est travaillé pour vous plonger au maximum dans la folie douce de Faust.
- Jouabilité14/20
Le maniement pas très clair pour certains objets vous demandera un petit temps d'adaptation mais ceci fait, rien de bien compliqué. Si l'interface est simple, elle est quelque peu défectueuse de temps à autre et il arrive souvent qu'on ne comprenne pas trop ce qui se passe.
- Durée de vie12/20
Même si les petits jeux n'élèveront pas de beaucoup la durée de vie du soft, Faust devrait user agréablement de ses 4 CDROMs pour vous faire passer quelques bonnes séances d'arrachage de cheveux.
- Bande son18/20
Raah ! Excellente. Les musiques d'artistes célèbres du jazz sont les bienvenues et un mode permettant de rejouer les chansons est disponible dans le menu principal. Les voix sont bien faites, en espérant que la traduction ne me fera mentir. La musique du début "Road to Dreamland" est vraiment ma préférée.
- Scénario16/20
Long et machiavélique, le scénario est bien ficelé. L'esprit délirant à la limite de la folie donne un certain cachet à Faust. Méphisto, dans sa bonhomie malsaine, montre toute sa perversité progressivement. C'est bien tourné.
Un ensemble satisfaisant pour Faust qui par son ambiance arrive à captiver le joueur. Musiques et graphismes renforcent encore la complexité de l'univers créé par Arxel Tribe. L'interface un peu défaillante ainsi que le manque d'interactivité inhérent à ce type de jeu le destinent aux amateurs du genre en priorité.