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Smartphone et ado, un choix délicat

À partir de quel âge est-il raisonnable d’acheter un smartphone à son enfant ? Voici une question que de nombreux parents doivent se poser. En 2020, aucune autre étude plus récente n’a eu lieu sur le sujet, Médiamétrie indiquait que l’âge moyen où les enfants recevaient leur premier smartphone en France était… 9 ans et 9 mois. Avant d’ajouter que 65% des jeunes de 11 à 14 ans en possédaient déjà un.

Notre but n’est pas ici d’inciter où non les parents à se tenir à ces chiffres, chacun jugera en son âme et conscience ce qu’il est bon de faire dans son foyer. Par contre, si l’envie vous dit de passer à l’acte, le mieux n’est certainement pas d’offrir un iPhone 15 Pro Max à vos chérubins.

Dans cette optique, force est de constater que le secteur des smartphones à prix vraiment bas n’est pas le plus florissant. Comprenez par là, que les produits à moins de 200 euros ne courent plus les rues comme il y a encore quelques années. Les constructeurs préférant mettre leurs billes dans le début du milieu de gamme, voir le haut de gamme, là où les marges sont plus importantes.

En cherchant bien, nous avons réussi à trouver quelques références peu médiatisées. Un Motorola G13 dévoilé en début d’année, un Galaxy A04s sorti en 2022, ou encore Xiaomi Redmi Note 11 commercialisé fin 2021. Sans contestation possible, l’arrivée de ce C65 apporte donc un peu de fraîcheur dans cette offre.

À ce prix, il est évident que Poco a dû faire des concessions. Sont-elles assez supportables pour plaire aux plus jeunes générations ? Après trois semaines en sa compagnie, voici notre avis complet.

POCO C65 4G : la fiche technique

Design, comme quoi !

Ce n’est pas parce que son prix est mini que le C65 ressemble à un parpaing sans âme. Loin de là même. Bien que sa conception soit classique, Poco s’est permis quelques petites excentricités. À commencer par son dos en plastique brillant qui réfléchit joliment la lumière. Selon les angles de vues, notre version de test bleu se pare de jolies traînées chromatiques. Le C65 est également disponible en noir et en mauve.

Pour plus d’homogénéité, les trois capteurs photo sont réunis au sein de deux larges cercles directement intégrés dans le téléphone. Le reste du bloc se compose d’un large rectangle qui est collé littéralement au dos. Au début, on pourrait presque croire que c’est un autocollant, mais pas du tout. C’est plutôt discret et bien réalisé. Par contre, il est dommage que le logo Poco soit si proéminent. Après, les ados versent souvent dans une consommation ostentatoire, donc pourquoi pas…

Autre belle surprise, la préhension du C65 est plutôt bonne…pour nos mains d’adultes. Avec des dimensions de 168 x 78 x 8.1 mm, il est plutôt grand et sera délicat à utiliser d'une main par ceux qui en ont des petites. À deux mains, aucun problème, d’autant que le poids du smartphone nous a étonné, 192 g. C’est relativement léger pour de l’entrée de gamme.

Pour le reste, notons que Poco ne fait aucune étourderie pour cette gamme de prix. Une protection Corning Gorilla Glass à l’avant, un port USB-C et un haut-parleur en bas, une possibilité d’étendre la mémoire de stockage par micro-SD, ainsi qu’un lecteur d’empreintes latéral et un autre de reconnaissance faciale. Enfin, comme sur de nombreux smartphones à petit prix, une prise jack est présente pour permettre de brancher des écouteurs filaires.

Écran : une dalle XXL à calibrer soi-même

Autre bel argument du C65, il propose un écran LCD de 6,74 pouces HD+ (1 600 x 720 pixels) avec un taux de rafraîchissement qui monte jusqu'à 90 Hz. Que la définition soit modeste et que la densité de pixel par pouce soit de 260, c’est tout à fait compréhensible à ce prix. Par contre ce qui l’est moins, c’est la mauvaise calibration en sortie d’usine.

Le rendu fait artificiel et surtout des dérives sont visibles à l'œil nu. Les rouges sont pâles et les verts et les bleus sont trop clairs. Pourtant, dans les réglages, le mode « Intense » est recommandé par Poco.Pour améliorer l’affichage, nous vous conseillons de passer en mode « Constant », puis de personnaliser la température comme ci-dessous.

Au début, vous aurez presque l’impression que l’écran est plus sombre, mais il est simplement plus proche de la réalité. Le résultat ne sera pas parfait, mais suffisant pour s’immerger dans des contenus sur TikTok ou Netflix. Une fois cette étape passée, qui est relativement rapide, l’écran se montre digne de son prix. La luminosité maximale de 600 cd/m² est suffisante et les taux de contrastes assez corrects.

Performances, un strict minimum bien optimisé

Au cœur de ce Poco se trouve un SoC 4G bien connu du secteur entrée de gamme, le Helio G85. Dévoilée en 2020 par MediaTek, cette puce s’est retrouvée au sein du Redmi 13C, du Oppo A58 4G ou encore du Motorola G41. Et pour être tout à fait honnête, les résultats étaient à chaque fois fort peu probants. Cependant, le Poco C65 s’en est bien mieux sorti lors de nos tests pour deux raisons.

La première concerne sa mémoire vive. Le C65 est disponible en une version 6 /128 Go, à 150 euros donc, et une autre de 8/256 Go à 170 euros, ce qui fut notre version de test. Premier conseil, ne rognez pas sur cette mémoire vive supplémentaire. Alourdir la facture d’une vingtaine d’euros ne sera pas un mauvais investissement.

De plus, Poco a eu la bonne idée d’ajouter une fonctionnalité d’extension de mémoire. Cela veut dire que le C65 peut étendre virtuellement sa RAM jusqu’à 16 Go. Il sera alors plus à l’aise pour gérer des programmes plus gourmands que ce qu’il est capable de faire.

Seconde raison, un même SoC ne fournit jamais la même puissance, à la virgule près, au sein de tous les smartphones. L’optimisation avec le reste des composants est une étape primordiale pour qu’une puce puisse vous faire profiter de toutes ses capacités. Ici, les ingénieurs de Poco semblent s’être bien appliqués, puisque ce Helio G85 nous paraît plus véloce que sur d’autres smartphones.

Ainsi, malgré sa puissance initiale modeste, le C35 peut se charger de nombreuses activités multimédias sans problème. On peut surfer sur les réseaux sociaux, faire du streaming vidéo et jouer à quelques jeux peu puissants. La fluidité est plutôt bonne, même si comme vous vous en doutez, il faut parfois patienter un peu avant d’accéder à certains menus ou certaines applications. Ce n’est pas un foudre de guerre.

Entrée de gamme oblige, il faudra également faire l’impasse sur les jeux AAA et sur les applications les plus gourmandes en ressources. Pour maximiser votre expérience, nous vous conseillons de vider souvent la mémoire cache du smartphone et de supprimer régulièrement les applications que vous n’utilisez pas.

De plus, veillez à supprimer les trop nombreux bloatwares présents sur le smartphone. Nous en avons dénombré plus de 20, c’est beaucoup trop et la grande majorité d’entre eux prennent de la place pour rien.

Enfin, comme tous les produits d’entrée de gamme, le Poco va au plus simple en matière d’ergonomie. Livré avec Android 13 et la surcouche logicielle MIUI 14.0.6, le smartphone est très proche d’Android Stock et possède quelques idées intéressantes comme la personnalisation du tiroir d’application ou encore la fonctionnalité de nettoyage rapide de mémoire.

Photo, ne pas être trop regardant

Sans surprise, ici aussi, il ne faut pas s’attendre à des miracles photographiques. À l’arrière, le C65 dispose d’un capteur principal de 50 mégapixels ouvrant à f/1.8, d’un capteur de 2 mégapixels dédié à la macro et d’un dernier pour la profondeur de champ.

Bien que nous n’ayons jamais vraiment cru à l’utilité d’un capteur macro, encore plus de 2 Mpx, tentons de botter en touche. Peut-être que les adolescents et les plus jeunes s’amuseront à photographier des choses sous ce prisme.

Pour le capteur principal, et bien, on a vu bien pire à ce prix. En journée, bien que fade par endroit, la colorimétrie est intéressante sur les arrières plans. Le niveau de détails n’est pas transcendant, surtout si l’on zoom, mais il fera l’affaire si l’on s’applique au moment de la photo.

Par contre, le C65 a beaucoup de mal à gérer la balance des blancs et les micro-constates. Les photos sont souvent très éclairées et le ciel manque souvent de réalisme.

En fin de journée ou en soirée, c’est plus délicat. Les photos affichent beaucoup de bruit numérique et la gestion des lumières est parfois erratique. De même, si votre scène est mouvante, le smartphone aura du mal à rendre une copie nette à 100%. C’est vraiment pour dépanner, même avec le mode « Nuit ».

Enfin, l’effet bokeh des portraits n’est pas trop mal. Il nous a agréablement surpris. Le détourage n’est pas parfait, tout comme le lissage, qui est trop prononcé, mais ce mode de photo n’est pas inutile pour autant.

Autonomie et charge, le paradoxe de l’entrée de gamme

Bien souvent, les smartphones entrée de gamme sont les plus endurants du marché. Il faut dire que leurs écrans et leurs processeurs plus modestes leur permettent de tenir la distance.

Avec sa batterie de 5000 mAh, le Poco C65 ne déroge pas à la règle. En utilisation intensive, il tient facilement plus d’une journée et demie. Avec utilisation plus basique, il a tenu sans deux jours et une matinée. C’est du solide. D’autant, que sa déperdition énergétique est quasi nulle. Il peut rester dans une poche toute une après-midi sans perdre quasiment de force.

À l’inverse, les smartphones les moins onéreux sont souvent aussi les plus longs à recharger. Par souci d’économie, les constructeurs font l’impasse sur des charges rapides. Ici aussi, le Poco C65 sera fidèle à cette logique. Avec son bloc d’alimentation de 10 watts, il regagne moins d’un tiers de batterie en 35 minutes. Il lui faudra donc plus d’une heure et demie pour reprendre totalement des forces. Excellente autonomie et charge très lente, le paradoxe des smartphones entrée de gamme.

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Conclusion