Le maître Akira Toriyama, créateur de Dr. Slump et Dragon Ball, nous quittait ce 1er mars. Connu pour son éthique rigoureuse du travail, aucun choix narratif n’était laissé au hasard dans ses œuvres. Si bien que les fans ont commencé à s’interroger sur certaines caractéristiques de leurs héros préférés.

Culte, au cheveu près

La série d’animation Dragon Ball Z a plusieurs fois marqué l’histoire de la télévision et ce, partout dans le monde. Cependant, aucune date n’est plus historique que l'épisode présenté le 19 juin 1991. C’est ce jour qu’était diffusée pour la première fois l'adaptation du célèbre chapitre 317 du manga, soit la première transformation de Son Goku en Super Saiyan. Lors de son combat contre Freezer sur Namek, c -dernier fait exploser Krilin, meilleur ami du héros, le faisant entrer dans un rage folle qui donnera naissance à la cultissime transformation aux mèches blondes.

Au cours d’un entretien, le maître est questionné sur ce choix de mise en scène. Il déclare alors avoir de très bonnes raisons motivant ce choix, la première étant avant tout d’ordre pratique. Le remplissage des cheveux de Gokū nécessitait le travail à plein temps d’un assistant. Cette astuce permettait à celui-ci de s’atteler à d’autres tâches, en plus, de faire comprendre aux lecteurs qu’un changement avait opéré en Goku.

Cela avait pour effet de montrer plus facilement, rien qu'avec son apparence, que Goku était devenu plus fort, nous avons donc fait d'une pierre deux coups. - Akira Toriyama

Comme un cheveu sur la soupe

Ce choix, s’il peut-être interprété de manière candide, est néanmoins révélateur du contexte difficile auquel sont confrontés les mangakas. Les rythmes de publication soutenus des revues spécialisées comme le Weekly Shonen Jump impose une pression parfois insoutenable sur les épaules des créateurs. Entre exigences scénaristiques, et fréquences de parutions, de nombreux artistes ont vu leur vie s’écrouler sous une charge de travail trop importante.

Akira Toriyama lui-même, légende qu’il est, a plusieurs fois voulu mettre fin à Dragon Ball, car il était au bord du burn-out. Presqu’à la fin de chaque saga, ses éditeurs ont fait des pieds et des mains auprès du maître pour l’encourager à continuer son manga, auquel il mettra un terme définitif à la mort de Boo. Il ne reprendra réellement les rênes de la licence qu’après l’affront que représente le film Dragon Ball Evolution, consulté mais ignoré par l’équipe chargée du projet.