Après avoir fait un véritable carton en France et en Europe, le Toyota C-HR se décline dans une nouvelle version complètement remaniée. Peut-il faire aussi bien, voire mieux que son aîné ? Voici nos impressions...
Avec le CH-R lancé en 2016, Toyota faisait sa révolution stylistique. Même si l’auto était loin d’être parfaite, son look ravageur a fait d’emblée un tabac. En sept ans, le SUV coupé japonais s’est écoulé à plus de 700 000 exemplaires dans le monde, dont 110 000 rien qu’en France ! Le constructeur s’est depuis largement inspiré du design du C-HR pour relooker complètement avec plus ou moins de succès ses autres modèles comme la Prius, la Yaris, ou la Corolla. Renouveler sa dernière icône esthétique représentait donc un défi particulièrement difficile à relever pour le constructeur nippon. Au regard du succès du C-HR sur le Vieux Continent, Toyota a décidé de confier le développement de la seconde génération de son coupé SUV à sa filiale européenne située à Zaventem en Belgique. Le constructeur a-t-il réussi à faire mieux ? Voici nos impressions...
Caractéristiques
Spécifications | |
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Dimensions (l x l x h) | 4,36 / 1,83 / 1,55 m |
Empattement | 2,64 m |
Volume du coffre | 388 l |
Poids à vide | 1 420 kg |
Puissance moteur | 1,8 l /140 ch |
Couple | 185 Nm de couple |
0 à 100 km/h | 9,9 secondes |
Vitesse maximale | 170 km/h |
Capacité de la batterie | 1,1 kWh |
Consommation mixte WLTP | 4,7 à 4,9 litres |
Prix de lancement | à partir de 34 900 € |
Toyota C-HR 2024 : est-elle mieux que son ainée ?
C’est une véritable cure de jouvence qu’a subi le SUV coupé nippon avec un design toujours aussi marqué, trois nouvelles motorisations hybrides (deux HEV et pour la première fois une PHEV), et des équipements en net progrès. Il ne gagne malheureusement pas en habitabilité, mais il y a du mieux côté confort ! A l’extérieur, les lignes sont nettement plus douces tout en conservant beaucoup de vitalité. La face avant plongeante avec la calandre en trapèze (façon Lexus), les doubles optiques, la peinture bicolore, les énormes roues de 20 pouces, les effets de carrosserie qui musclent les flancs, l’arrière incliné, ou encore les poignées de portes escamotables sont autant d’éléments qui lui confèrent un caractère bien trempé.
Sans en faire trop et avec un coup de crayon moins torturé, Toyota a su renouveler avec brio le look de son SUV coupé. La commercialisation débutera en janvier 2024 avec les deux motorisations auto-rechargeables Hybride 140 et Hybride 200 (disponible en 2 ou 4 roues motrices). Une troisième version 2.0 plug-in hybrid (PHEV) de 200 ch sera lancée à partir du mois de mars prochain. Quatre finitions sont proposées : Dynamic, Design, Collection et GR Sport. Le modèle d’entrée de gamme Dynamic débute à 34 900 euros, tandis que notre version d’essai C-HR Hybride 140 (finition Collection) est facturée 41 400 euros.
Toyota C-HR 2024 : bienvenue à bord
Si le renouvellement à bord est moins probant, il y a quand même du mieux. Comme beaucoup d’autres constructeurs, Toyota joue à fond la carte « écolo » en utilisant des matériaux sans composant d’origine animal. Plastiques recyclés, cuir végan, tissus fabriqués à base de bouteilles en plastique, tout est fait pour donner bonne conscience aux futurs clients ! Pour l’heure, nous n’avons pas suffisamment de recul pour savoir comment vont vieillir ces nouveaux types de matériaux. L’habitacle demeure très sobre avec un assemblage et des finitions impeccables.
Rien à redire non plus sur le poste de conduite. Toutes les commandes tombent parfaitement sous la main, et on trouve très rapidement ses marques. Le véhicule conserve de nombreux boutons physiques, et c’est une très bonne nouvelle. Malgré des surfaces vitrées légèrement plus grandes que sur la première version, la visibilité demeure limitée à l’arrière. Le nouveau C-HR n’est en revanche pas un modèle de confort pour les passagers arrière avec un espace aux jambes court et une chute de toit prononcée.
Malgré quelques améliorations comme l’ajout d’une vitre custode, la sensation d’enfermement reste prégnante avec une vision sur l’extérieure très réduite à l’arrière. Le toit panoramique en verre de série sur notre version d’essai apporte heureusement un peu plus de luminosité. Le volume du coffre de 388 litres se trouve dans la moyenne du segment.
Toyota C-HR 2024 : les joies du full hybrid
Inventée par Toyota il y a 25 ans, la motorisation full hybrid auto-rechargeable entre dans sa cinquième génération. Selon le constructeur, le système permet de rouler 55% du temps en électrique, mais l’autonomie en tout électrique ne dépasse généralement pas les 2 à 3 km. Le moteur électrique sert au démarrage du véhicule et reste actif jusqu’à environ 20 km/h avant que le moteur thermique ne prenne le relais. Les deux fonctionnent également de concert dans des phases bien particulières au-delà de cette vitesse de façon complètement transparente. C’est en passant à la pompe moins souvent que l’on s’aperçoit que cette technologie hybride fonctionne vraiment.
Le nouveau SUV coupé consomme moins de 5 l/100 km en ville en cycle mixte WLTP. Lors de nos essais en ville et sur des routes de campagne avec un peu de relief (sans pratiquer un mode d’écoconduite), le compteur affichait une consommation moyenne mesurée de 5,5 l/100 km. C'est remarquable pour un modèle de cette taille avec ce niveau de confort. Dans la pratique, l’agrément de conduite est également satisfaisant. Le C-HR Hybride 140 fait montre d’un certain dynamisme sur les petites routes et pour les dépassements, et le combo de moteurs se révèle très silencieux.
Les choses se gâtent en revanche lors des relances à haut régime sur les voies rapides. La faute à la boite de vitesse automatique à variation continue CVT (Continuously Variable Transmission) qui a tendance à pédaler dans la semoule dès que l’on appuie un peu trop brusquement sur l’accélérateur. Il faut donc avoir le pied particulièrement léger pour limiter l'effet d'emballement du moteur. Grâce à de nouveaux amortisseurs, le nouveau C-HR gagne toutefois en confort par rapport à la précédente génération en filtrant bien les apérités de la route. C’est vraiment en ville que le C-HR est le plus à l’aise avec une direction à la fois douce et précise, et un excellent rayon de braquage.
Toyota C-HR 2024 : le plein de technos
Les constructeurs japonais ne sont pas des références en matière de technologies embarquées, mais Toyota commence à faire des progrès. Les assistances à la conduite issues de la 3e génération du Toyota Safety Sense dispose d’un système d’alerte anticollision, de franchissement de ligne, d’aide au freinage d’urgence, ou encore de conduite semi-autonome de niveau 2. Pour être en conformité avec la réglementation européenne GSR II, certaines assistances à la conduite intrusives (alerte en cas de dépassement de la vitesse autorisée de 1 km/h, braquage automatique en cas de dépassement d’une ligne continue…) sont activées par défaut à chaque démarrage.
Pour ceux, très nombreux, qui ne supportent pas ces assistances à la conduite, il n'y a pas d'autres choix que de les désactiver une à une à chaque démarrage. C'est particulièrment contraignant sur le C-HR, car cela implique de naviguer à chaque fois dans le menu chaotique de l’instrumentation numérique via les commandes au volant pour les enlever. Richement équipée, la finition Collection comprend des caméras à 360°, l'affichage tête haute, le toit panoramique fixe, des jantes de 20’’, et un éclairage d’ambiance intelligent qui évolue au fil de la journée en fonction de la luminosité extérieure.
Compatible Apple CarPlay et Android Auto (sans fil), le système d’infotainment qui dispose d’un écran tactile de 12,3’’ profite enfin d’une nouvelle interface plus moderne. L'ergonomie des menus demeure toutefois perfectible. Avec 9 haut-parleurs, le système audio signé JBL offre une restitution sonore de haut vol. A noter que les finctions supérieures se verront prochainement dotées d’une clé digitale pour verrouiller/déverrouiller le véhicule via l’application pour smartphone MyT.
Conclusion
Points forts
- Agrément de conduite en ville
- Nombreux équipements de série
- Système de conduite semi-autonome de niveau 2
- Faible consommation
- Design original
Points faibles
- Transmission CVT perfectible à l’accélaration
- Ergonomie trop complexe du système d’infodivertissement
- Habitabilité à l’arrière
Note de la rédaction
Sans être révolutionnaire, le C-HR version 2024 a quelques arguments à faire valoir. Outre un design toujours aussi audacieux, la motorisation hybride auto rechargeable brille par sa consommation très mesurée et son silence de fonctionnement. Le ticket d’entrée en hausse à 34 900 € est par contre élevé, d’autant que les équipements dernier cri sont réservées aux finitions haut de gamme à partir de 41 000 € ...