Deux Bayonetta en moins de cinq mois. Alors que plus de neuf ans séparent la sortie de Bayonetta 2 de celle de Bayonetta 3, il y a de quoi être surpris de retrouver aussi rapidement la sorcière préférée des joueurs dans une toute nouvelle aventure. La surprise est d'autant plus grande que pour la première fois de la saga, il ne s'agit pas d'un beat'em all nerveux, mais bien d'une aventure plus calme, en vue du dessus, dans lequel une toute jeune Bayonetta, le tout à travers des graphismes dignes d'un livre de conte. Si la communication de Bayonetta Origins : Cereza and the Lost Demon est jusque-là assez discrète, le titre a pourtant tout ce qu'il faut pour devenir l'une des sympathiques exclusivités de la Nintendo Switch et vous allez vite comprendre en quoi.

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Une direction artistique enchantante

À la question de savoir s'il faut avoir fait les précédents Bayonetta pour découvrir Origins, on aurait tendance à dire que non. Mais, tout de même, ceux qui ont joué à la trilogie reconnaîtront de nombreuses références faites aux jeux originaux. Pour ce qui est de l'intrigue, on y suit les aventures de la Cereza, vrai nom de Bayonetta pour ceux qui ne le sauraient pas. Alors qu'elle est issue d'un amour interdit entre un sage de Lumen et une sorcière de l'Umbra, la petite fille vit seule, sans ses parents enfermés en prison pour leurs crimes. Tandis que sa mère est emmenée dans une cellule inconnue, Cereza est recueillie par la sorcière Morgana qui va lui apprendre à utiliser correctement la magie. Mais lassée de son entraînement à la dure, la petite fille décide d'explorer la forêt des fées qui lui est interdite pour gagner un pouvoir qui lui permettra de sauver sa mère. Tout l'enjeu de l'aventure sera de progresser à travers ce lieu hostile pour suivre le loup blanc que Cereza voit constamment dans ses rêves.

La première chose qui frappe en lançant Bayonetta Origins, ce sont ses graphismes de toute beauté. En optant pour une esthétique qui rappelle les illustrations d'un livre pour enfant, le titre de Platinum Games profite d'un vrai charme visuel qui permet d'oublier la technique quelque peu limitée de la Nintendo Switch. Avec ses couleurs vives, son aspect à la fois minimaliste et clair, on a vraiment l'impression d'être plongée dans un conte de fées, sensation renforcée par le fait qu'on évolue dans une forêt enchantée. Et puis, grâce à la caméra du dessus, sans pour être une vue isométrique, on découvre mieux de ces environnements chatoyants. Au-delà de ça, les personnages profitent d'animations vraiment soignées et détaillées pour leur donner un aspect vivant. Si tous ces choix permettent de proposer une expérience aussi belle que fluide, on note tout de même à de très rares occasions des ralentissements lors de certains affrontements, car oui, même si on est plus dans un beat'em up, les combats sont toujours présents

Un gameplay original pour une exploration fluide

Bayonetta Origins est donc un jeu d'action-aventure dans lequel on explore une forêt enchantée. Contrairement à la Bayonetta de la trilogie originale, ici la jeune Cereza n'est pas aussi douée dans la magie et ne peut pas se défendre toute seule. À part invoquer des ronces démoniaques pour immobiliser ses adversaires, elle ne peut pas faire grand-chose. Fort heureusement, pour combattre, elle peut compter sur la force de Chouchou, son doudou offert par sa mère dans lequel sommeille un puissant démon. Ce dernier peut attaquer directement les ennemis croisés en route et disposent de différences compétences. Manette en main, le stick gauche permet de déplacer Bayonetta et celui de droit Chouchou, exactement comme dans Bayonetta 3 lorsque la sorcière invoque des démons. D'ailleurs, vous aurez remarqué que Chouchou ressemble beaucoup au Chouchou de Viola de ce même épisode. Avec ce gameplay à deux sticks, Cereza peut immobiliser ses adversaires pour que Chouchou attaque facilement. Si les combats sont assez simples en début d'aventure, ils gagnent en complexité à mesure que l'on débloque de nouvelles techniques dans l'arbre de compétences. Et si ses séquences profitent d'effets impressionnants, cela n'empêche pas parfois l'action d'être brouillonne, d'autant plus que l'on doit gérer deux personnages à la fois, ce qui n'est pas toujours facile.

En dehors des combats, il faut faire coopérer nos deux personnages en utilisant les capacités de l'un puis de l'autre pour progresser. Au fil du temps, pour renouveler l'expérience, on débloque de nouvelles compétences qui servent aussi bien pendant les affrontements qu'en dehors. Du côté de l'exploration, on ressent que les équipes de Platinum Games ont bien analysé ce qui faisait le charme des productions d'aventure de Nintendo pour en reproduire la formule. En progressant, on découvre des failles qui donnent lieu à des sortes de petits donjons qui demandent d'utiliser à bon escient les capacités de chacun, comme pour les sanctuaires de Breath of the Wild. D'ailleurs, difficile de ne pas penser à Zelda face à la musique qui accompagne chaque ouverture de coffres. Et puis, que dire de ses compétences récupérées en cours de route qui permettent de débloquer des passages auparavant inaccessibles. Tous ces éléments réunis rendent l'exploration de Bayonetta Origins aussi fluide qu'agréable, même si on retrouve parfois quelque schéma qui se répète. Reste à savoir ce qu'il en sera dans l'expérience finale.